A l’ère où les cerveaux humains et les nouvelles technologies deviennent de plus en plus interconnectables, il est indispensable d’accentuer la réflexion sur la personnification juridique de l’IA et les neurodroits.
Le développement de l'intelligence artificielle est le défi juridique le plus important auquel l'humanité est actuellement confrontée. L'IA peut transformer nos vies, nous aider à guérir de multiples maladies et potentiellement même nous rendre immortels. Dans le même temps, les scientifiques nous mettent en garde que l'IA peut aussi détruire l'humanité.
En tant qu'avocats, nous devons soulever le débat et informer le public des implications juridiques des innovations scientifiques.
Nous devons préparer le terrain pour aborder de manière appropriée le problème de la responsabilité liée au développement de l'intelligence artificielle, qui pourrait un jour dépasser nos propres capacités mentales.
Les spécialistes de l’IA prédisent que l'intelligence artificielle de niveau humain (IAHL) sera à nos côté dans quelques années seulement.
Dans le même temps, les scientifiques sont désormais capables de fabriquer des cellules humaines à l’aide d’un génome synthétique, de développer des entités vivantes ressemblant à des embryons humains (des embryons modèles) et même de créer des embryons de toutes pièces en laboratoire.
Les organoïdes présentent aussi un immense potentiel dans le domaine de la recherche médicale. Les scientifiques soulignent que l'informatique biologique (ou bio-informatique) pourrait être plus rapide, plus efficace et plus puissante que l'informatique à base de silicium et l'IA, tout en nécessitant peu d'énergie. Parmi les interrogations éthiques qui doivent être approfondies se trouve la possibilité que les organoïdes cérébraux humains puissent développer une conscience et ressentir la douleur.
Compte tenu de ces avancées technologiques, nous devons sérieusement commencer à repenser le concept de personne juridique capable de répondre de leurs actes et d’être titulaire de droits, et nous préparer à l'étendre aux IA.
Dans le même temps, nous devons élever le débat sur les neurodroits, cette nouvelle variété de droits de l'homme visant à protéger les cerveaux et les esprits des êtres humains des dangers soulevés par le développement de nouvelles technologies (telles que les neurotechnologies, l'intelligence artificielle et les nanotechnologies).
La mise en œuvre de neurodroits dans la législation devient d’autant plus nécessaire que les nouvelles technologies telles que les interfaces cerveau-ordinateur nous offrent un accès sans précédent à l’esprit et au cerveau humain. La loi doit évoluer pour prendre en compte de nouvelles variétés de préoccupations liées à la vie privée mentale, à la liberté cognitive et à l'intégrité mentale, et protéger les êtres humains contre toute interférence indue.